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Nord-Kivu : les journalistes de Beni s’engagent à lutter contre la désinformation

Publié le Aug. 10, 2025, 2:42 p.m.

La salle de la société civile de Beni a servi de cadre, le 9 août 2025, à un atelier sur le rôle des médias dans la consolidation de la paix et la lutte contre la désinformation. Cette activité a réuni plusieurs journalistes de Beni ville et ses environs. Elle a été organisée par l'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) en partenariat avec la sous-section de l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC/Beni), avec l'appui de la Fondation nationale pour la démocratie (NED). M. Jacques Kikuni, président de la Commission de discipline de l'UNPC/Beni a axé sa communication sur l'« historique de l'avènement des médias à Beni ville et territoire, et la problématique de la liberté de presse ». Il a indiqué que la presse de Beni était constituée uniquement de la presse audiovisuelle à ses débuts, entraînant au passage les trois grands événements sur la genèse de la presse locale. Abordant la thématique sur la liberté de presse, Jacques Kikuni a exhumé la page noire de la presse de l'Est en raison des circonstances ayant entouré les assassinats des journalistes. Les médias ou les professionnels de Beni ont parfois maille à partir avec la justice et ne reculent pas pour défendre leur droit d'informer et d'être informé. « L'intelligence artificielle, la désinformation et la paix fragile de Beni : un défis pour les journalistes de terrain » est le thème développé par M. Héritier Nsenge, professeur à la Faculté de Sciences et Technologie de l'Université de l'Assomption au Congo (UAC) de la ville de Butembo. Il a introduit son exposé en évoquant le rôle du journaliste qui devient à la fois crucial et complexe. La ville de Beni incarne cette tension permanente entre besoin d'information et menace de désinformation. Avec l'émergence des technologies telles que l'intelligence artificielle (IA), les défis du métier de journaliste ne cessent de s'amplifier. A l'heure où les fausses nouvelles voyagent plus vite que les faits, l'orateur propose la seule arme efficace : la crédibilité qui doit se construire chaque jour dans les choix éditoriaux, la rigueur et l'honnêteté intellectuelle. Parlant des mécanismes de protection des journalistes, M. Alain Kanda, officier des droits de l'homme au Bureau conjoint des nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH/Beni) est revenu sur plusieurs instruments juridiques institués par les Nations Unies pour défendre le travail de la presse. Il a également expliqué l'apport du BCNUDH dans la protection des journalistes locaux en situation de détresse. C'est le cas à titre d'exemple de la relocalisation. Il a conseillé aux journalistes d'éviter de travailler en solo et de privilégier la synergie des efforts. Alain Kanda s'est enfin présenté sur les contacts entre les organisations de la corporation des journalistes avec le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de presse.

Me Pépin Kavotha, président de la société civile de Beni a pour sa part, a déploré le manque de subvention au profit des médias, le non-respect de la déontologie professionnelle par certains, et l'amateurisme dans le métier pour d'autres. En outre, plusieurs journalistes travaillent dans une situation de précarité qui expose ces derniers au débauchage des opérateurs politiques, aliénant totalement leur indépendance. A l'issue des interventions, les participants ont travaillé en carrefour avant qu'une assemblée des recommandations sanctionnent la fin des travaux.      

 

 

 

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